Les plateformes numériques se multiplient et leur diversité permet à de nombreux influenceur(se)s de diversifier leur présence sur le web et d’innover dans leur contenu.  Parmi les nombreux exemples, Bob le Chef est un modèle dans son utilisation de ces outils particulièrement avec sa présence sur Twitch.  Cette plateforme de diffusion continue était initialement dédiée aux jeux vidéos mais elle a lancé en octobre 2015 une catégorie non-dediée au jeux ce qui a diversifié sa clientèle.

Pour mieux comprendre ce phénomène du point de vue d’un diffuseur, nous avons effectué cette entrevue avec Bob le chef afin de mieux comprendre l’utilité de cette plateforme et ses retombées

Salut Bob! Ça fait un bon bout que tu roule ta bosse sur le web, raconte nous un peu ton parcours!

Mes acolytes et moi avons mis en ligne la première vidéo de l’Anarchie Culinaire en mars 2005. À cette époque, l’un des seuls service de partage de vidéo était photobucket. C’était un mois avant la mise en ligne de YouTube… Dans notre évolution, nous avons créé du contenu pour 33mag.tv, dailymotion, puis MSN. À travers tout ça, sont arrivés les réseaux sociaux, que nous avons adopté dès le début, mais toujours en gardant le boblechef.com comme hub central pour tous nos contenus. Depuis 2 ans maintenant, on a quelque peu délaissé la formule capsule vidéo, pour faire d’avantage dans la diffusion live.

On a vu Bob le chef sur plusieurs plateformes depuis le début. Est-ce par nécessité ou pour le plaisir d’essayer et d’explorer les possibilités qui s’offrent comme créateur de contenu?

Comme pour la cuisine, plaisir et nécessité se rejoignent souvent dans mon processus créatif hahahaha. J’aime essayer de nouvelles chose et la liberté que donne les nouvelles plateformes à leur lancement est un environnement dans lequel il me plaît d’évoluer.

Qu’est-ce qui a déterminé ton choix de faire le saut sur Twitch? Quel sont ses avantages ? Es-tu satisfait du succès que tu obtiens sur la plateforme à date ?

Mes associés étant consommateur de cette plateforme, ils m’ont proposé d’y faire le saut dès que cette dernière s’est ouverte à des contenus autres que du jeu vidéo. Toujours dans l’optique d’essayer de nouvelles choses, Twitch a redonné un souffle à notre production en créant un rendez-vous hebdomadaire pour notre communauté avec #BLCLIVE tous les dimanche à 13h. Faire 3 heures de direct à chaque semaine est très formateur ! Au niveau du succès, si on se compare à d’autres chaînes québécoise sur la plateforme, nos affaires fonctionnent bien. Ce n’est toutefois pas facile à vendre à des annonceurs puisqu’ils ne connaissent généralement pas la plateforme, bien qu’au final, l’auditoir qu’on y attire chaque dimanche est plus grand que sur Facebook et Youtube combinés (et sur lesquels nous diffusons simultanément) ! Twitch nous a également permis de se faire connaître du public Français. Nous sommes d’ailleurs aller à leur rencontre au printemps 2017 pour une diffusion spéciale en direct de Toulouse !

Crois-tu que le modèle du live pourrait s’appliquer à d’autre production comme la tienne ? Quel avenir vois-tu pour les productions en direct du type “streaming” en dehors des jeux vidéos?

Assurément ! Il y a quelque chose d’authentique dans le direct et je crois que c’est ce qui plaît aux consommateurs de ce type de contenu. Les publications sur Facebook et Instagram ont désormais la réputation d’être des mises en scènes, pour ne pas dire carrément fake. Le public est à la recherche d’authenticité et plus que jamais il a développé un sens critique pour flairer ce qui ne l’est pas. Faire “semblant” en direct pendant plusieurs heures c’est presqu’impossible, t’as pas le choix d’être toi même. Je crois que le “live streaming” est là pour rester, surtout qu’avant les coûts de productions pour des diffusions en direct étaient énormes, alors que maintenant, tout ce que ça prend c’est un téléphone…