“La nouvelle de ma mort a été très exagérée”, aurait écrit Mark Twain en 1897 dans un télégramme après qu’un journal ait publié sa notice nécrologique. Et c’est la réponse que je formulerais à ceux et celles qui prédisent la mort de Facebook à la suite de la décision de Lush UK de fermer ses comptes Facebook, Twitter et Instagram.

Plus précisément, la télévision n’a pas tué la radio pas plus qu’Internet n’a tué la télévision (voyez les cotes d’écoute de District 31). Le nouvel arrivant à fragmenté le monopole de l’ancien pour subir à son tour le même sort. Et, si je me hasarde à prédire quelque chose, c’est que Facebook perdra son hégémonie.

We’re switching up social

Société de produits cosmétiques britannique, Lush a annoncé début avril à ses 202 000 abonné(e)s sur Twitter, ses 569 000 abonné(e)s sur Instagram et ses 423 000 ami(e)s sur Facebook : We’re switching up social et qu’en conséquence, elle allait cesser d’utiliser ces réseaux.

“Les médias sociaux nous empêchent de plus en plus de nous parler directement. Nous en avons assez de nous battre avec des algorithmes et nous ne voulons pas payer pour apparaître dans votre fil d’actualité. Nous avons donc décidé qu’il était temps de dire au revoir à certains de nos réseaux sociaux et d’ouvrir la conversation entre vous et nous. (voir le statut Facebook si vous n’aimez pas traduction).”

On en apprend un peu plus dans le billet publié sur son site :

“Un audit de notre contenu et de notre stratégie a montré qu’en moyenne, seulement 6% de nos abonnés peuvent voir notre contenu dans leur fil d’actualité, car nous ne payons pas pour jouer. … À l’avenir, la stratégie du Royaume-Uni consiste à se concentrer et à investir davantage dans les plateformes que nous possédons, où nous avons constaté un engagement plus fort, plutôt que de dépendre si lourdement de tierces parties.”

Facebook en eau trouble

Les responsables de Lush UK font référence à l’annonce faite en janvier 2018 par Mark Zuckerberg d’une refonte majeure de l’affichage des statuts sur le fil de nouvelles des utilisateurs :

“Nous prioriserons les messages qui suscitent des conversations et des interactions significatives entre les personnes. Pour ce faire, nous prédirons quels messages avec lesquels vous souhaitez interagir avec vos amis et nous les afficherons en premier. … nous afficherons moins de contenu public, y compris des vidéos et d’autres publications d’éditeurs ou d’entreprises.”

2018 c’est aussi l’année du scandale Cambridge Analytica, du nom de la firme qui a “siphonné” 50 millions de profils Facebook pour cibler les électeurs et électrices américaines lors de la dernière élection présidentielle. Et les mauvaises nouvelles n’ont cessé de s’accumuler : enquête de la Federal Trade Commission des États-Unis qui pourrait se traduire par une amende de 5 milliards $, l’annonce que Facebook a téléchargé “involontairement” les  bottins d’adresses de courriel de 1,5 millions d’ami(e)s sans les avoir avertis ou encore qu’elle avait stocké en clair (non chiffré) par erreur les mots de passe de centaines de millions d’utilisateurs Instagram !

… loin de sombrer mais prend l’eau

Au cours du dernier trimestre, Facebook a déclaré 2,4 milliards d’utilisateurs actifs par mois, une augmentation de 2,5 % par rapport au premier trimestre 2018. Au Québec, le Cefrio nous apprend que “En 2018, 83 % des adultes québécois utilisaient au moins un réseau social dans le cadre de leur utilisation personnelle d’Internet, ce qui représente une hausse notable de 16 points de pourcentage par rapport à 2016”. Et Facebook figure en tête de palmarès avec un taux d’utilisation de 70 % suivi par YouTube (64 %) et Instagram (24 %).

Il n’en reste pas moins que cette bonne nouvelle, du point de vue de Facebook, en cache une moins bonne. D’une part, Facebook recrute la majorité de ses nouveaux ami(e)s à l’extérieur de l’Amérique du nord et de l’Europe. D’autre part, selon une étude de Pew Internet, “En 2018, 51% des adolescents américains âgés de 13 à 17 ans ont déclaré utiliser Facebook, contre 71% en 2015. Facebook figure quatrième au classement loin derrière YouTube à 85 %, Instagram (72 %) et Snapchat (69 %).

En conclusion

Facebook ne disparaîtra pas mais il perdra de son hégémonie et ça devrait nous amener à cesser de conseiller automatiquement une page Facebook pour communiquer avec le public. Dépendant de vos publics visés, de la durée de vos campagnes et de vos objectifs plusieurs autres options s’offriront à vous et votre choix devra dépendre de votre capacité en développement de contenu, votre disponibilité de temps ainsi que les investissements monétaires que vous désirez faire sans quoi, cela pourrait s’avérer un échec total.   Et n’oubliez pas; un site web, ça vous appartient alors que sur Facebook, Twitter, Pinterest, Instagram ou autre, vous n’êtes que locataires.

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